Quelques leçons sur l’interview de Bedié sur France 24- Partie 1

La récente interview du président Henri Konan Bedié, président du PDCI-RDA, accordée à France 24, à sa résidence de Daoukro est porteuse de quelques leçons, que nous repertorions ici dans un style d’analyste.

Leçon 1: Couper court aux attentes et ne pas perdre le temps du PDCI.

Pour officialiser, auprès de la communauté internationale, sa rupture avec le Rhdp, Bedié a choisi une chaîne internationale pour s’exprimer. Comme pour dire que tous ceux qui tentent des rapprochements vendent de faux espoirs à Ouattara. Alors même qu’il a qualifié de « banal » le déjeuner parisien de son épouse et de celle d’Alassane Ouattara, certains continuaient de croire en un possible retour en arrière. L’on se souvient qu’il avait relativisé cette rencontre en précisant que son « épouse ne fait pas de politique« . Le sphinx de Daoukro a donc choisi un pilone plus puissant que les relais locaux pour faire entendre sa voix: France 24.
Bedié et le PDCI savent qu’en politique le temps compte. D’ailleurs, pour Laurent Gbagbo, c’est l’autre nom de Dieu. Et 2020 approche à grands pas. Laisser traîner la possibilité d’un retour au Rhdp ne fait guère l’affaire du PDCI, devancé sur le terrain par son désormais ex-allié qui dispose de surcroît des moyens de l’État.

Leçon 2: Les uppercuts bien ajustés contre le bilan du régime.

Bedié justifie que son absence à Yamousdokro, à l’occasion de l’anniversaire du décès de Félix Houphouët-Boigny, pour a-t-on dit, cause de malaise, n’est ni un malaise « politique », ni un malaise « technique ». Il était fatigué et ne pouvait de ce fait emprunter la route Daoukro-Yamoussoukro, très en mauvais état. Pour un bilan d’Alassane Ouattara qui dit tirer sa fierté des infrastructures routières et les ponts, c’est un véritable pavé dans la marre du pouvoir qui s’ajoute à la pauvreté galopante malgré un taux de croissance proclamé à cor et à cri.

Leçon 3: Le Rhdp serait-il le nid de la violence en Côte d’Ivoire ?

En affirmant haut et fort sa volonté de créer une plate-forme qui regrouperait les forces politiques partisanes de la « non violence, de la tolérance et de la paix », Bedié voudrait-il faire endosser au RDR toutes les violences de ces dernières années, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. D’autant plus que lui, il quitte le RHDP, porté par le RDR. Il rejoint ainsi les artistes ivoiriens et Laurent Gbagbo, pour qui « c’est celui qui n’a pas gagné les élections qui est à la base des troubles » . Pour en rajouter, il révèle avoir contacté Laurent Gbagbo pour l’associer à cette plate forme de la non violence. Si la violence n’est pas dans la nouvelle plate-forme où sont invités PDCI et FPI de Laurent Gbagbo, qui la porte alors ?
(À suivre… Les erreurs de cette interview)

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