La gestion des conflits par le pouvoir est une grave menace pour notre existence à tous.

Le camarade, le ministre Eric Kahe, président de l'AIRD
Le camarade, le ministre Eric Kahe, président de l'AIRD
Ce mercredi 15 mai 2019, la ville de Béoumi, au centre du pays dans le « V » baoulé, s’est enflammée, au propre comme au figuré. Cela en rajoute à la longue liste des régions, des villes et des villages vivant au rythme des violences abusivement baptisées « conflits inter-communautaires ».
Pourtant, nul n’ignore les caractéristiques de ces affrontements avec diverses armes, dont des fusils. Parfois ce sont des villages ou des quartiers entiers qui sont calcinés avec de nombreux morts. Nul n’est dupe pour ne pas se rendre compte de la « mobilisation de troupes » au moindre incident opposant deux ivoiriens de régions différentes. Nul ne peut nier que c’est toujours le même mode opératoire avec, bien souvent, la même région impliquée dans chaque conflit. Nul ne peut durablement se voiler la face et refuser de s’avouer que la mobilisation organisée à chaque fois est plus que suspecte. Comme si dans chaque zone existait une confrérie de réservistes et de volontaires.

La réaction de l'AIRD, au moment des événements de Béoumi.
La réaction de l’AIRD, au moment des événements de Béoumi.
Nul n’ignore tous les contours de ces conflits. Tous, nous savons les vecteurs directeurs de ces violences récurrentes qui ne n’épargnent désormais aucune partie du territoire nationale. Bouna, Adzopé, Duékoué, Danané, Divo, Bonoua, San-Pedro, Zouan-Hounien, pour les plus récents, etc. la liste est bien longue et donne à désespérer de notre avenir commun.

Dans certaines régions, pour se donner bonne conscience, l’on a mis en avant les problèmes fonciers, comme si cela suffisait à excuser des crimes. Une sorte de politique de l’autruche, pour ne pas punir les coupables, généralement assurés de la complaisance d’un pouvoir dont ils sont la résultante artificielle par chauffage à blanc en usant de dangereux arguments de conquête du pouvoir mêlant religion, ethnie et régionalisme. Ils semblent devenus, par la force des choses, des milices officieuses plus ou moins contrôlées, qui s’estiment au-dessus des lois. Heureusement, ils ne sont pas la majorité des populations dont ils sont issus.

Qu’adviendra-t-il demain, si les « zos » des « Kwi » et des « Glaé » de l’ouest montagneux, par une sorte de légitimité culturelle ancestrale reconnue, en faisaient autant.

Pourquoi dans un pays doté de lois et qui, en outre, réglemente sévèrement le port d’armes, un groupe de citoyens aurait-il le « droit » d’intimider et d’humilier d’autres citoyens avec des armes ? Qu’adviendra-t-il demain, si les « zos » des « Kwi » et des « Glaé » de l’ouest montagneux, par une sorte de légitimité culturelle ancestrale reconnue, en faisaient autant.

Le parti-pris flagrant de ce régime est une grave menace pour notre existence à tous. Sans exception. Personne, oui personne, n’est à l’abri. C’est une erreur, pour certains de croire que le rapport de force qui leur semble favorable ne pourra jamais se retourner contre eux. La preuve, Béoumi, c’est le fief du Pdci, pourtant silencieux et aval hier.

Il est impératif et urgent de revenir aux fondements de la République : le respect des lois.
Il est impératif et urgent que le gouvernement arrête ce dangereux jeu d’une déflagration en gestation sous les cendres. La rébellion assure avoir établi la démocratie, la liberté et la justice dans le pays. Que reste-t-il d’autre qui puisse justifier de tenir en joug le peuple ? Si des problèmes subsistent, nous devons nous asseoir pour y apporter des solutions consensuelles au lieu de compromettre notre avenir commun par ces conflits qui sont une honte pour l’idéal de construction d’une nation.

Il est impératif et urgent de revenir aux fondements de la République : le respect des lois.

Il est impératif et urgent de nous permettre de vivre en paix, les uns avec les autres. Nous avons besoin de fraterniser avec tous nos frères et sœurs, toutes ethnies et régions confondues. C’est pour cela que nous ne pouvons accepter qu’ils soient pris en otage par des politiciens. Nous n’avons que trop soif d’amitié, d’amour des uns et des autres. Une sincère soif à étancher et non cette litanie hypocrite de discours de paix au sourire malicieux d’allumage de braises.

Le ministre Eric Kahe,
Président de l’AIRD




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  1. Un pays de lois qui vit hors-la-loi – résistanCIsraël

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