Expérimentation du vaccin Covid-19 : les Africains disent quoi ?
Si je me résous à intervenir sur cette question (ndlr la question du vaccin d’expérimentation Covid-19), c’est parce que j’ai l’impression que tout le monde parle du même sujet mais ne discute pas de la même problématique. En écoutant les uns et les autres, l’on a l’impression qu’il y a d’un côté des personnes favorables aux vaccins et d’un autre celles qui y sont opposées. Cela n’aurait aucun sens.
Il faut contextualiser le séquence objet de la polémique ! Elle démarre par quelqu’un qui assume complètement qu’il va être « provocateur ». Puis s’ensuit une métaphore filée où les Africains sont comparés à des prostituées dans le cadre de l’exposition à la maladie. La prostituée serait exposée au Sida comme l’africain est exposé au coronavirus. Je ne veux pas revenir sur les arguments avancés par les uns et les autres mais dès lors qu’une personne admets qu’elle va tomber dans la provocation, nul ne doit se plaindre des réactions qui résultent de celle-ci. Et puisque la tonalité de cette discussion est la provocation, l’on pourrait rétorquer à M. Mira : « dans la situation actuelle, c’est vous (Européens, Asiatiques & Américains) les prostituées puisque c’est dans vos pays respectifs que la pandémie fait rage alors essayez les vaccins cliniques chez vous ». À provocation, provocation et demie !
Toute problématique qui tenterait de diviser les participants à cette discussion entre partisans et opposants aux vaccins est biaisée. Et comme vous le savez, une fausse problématique entraîne un hors sujet.
Par ailleurs, la participation à la phase d’expérimentation d’un produit pharmaceutique est un acte volontaire individuel. Il y a suspicion parce qu’en général dans nos pays, les géants pharmaceutiques se contentent de corrompre les dirigeants et par la suite, l’expérimentation est faite sans requérir la volonté individuelle des concernés. Cette démarche est fourbe.
La participation à la phase d’expérimentation d’un produit pharmaceutique doit être un acte volontaire, individuel.
Sinon provocation pour provocation, M. Mira peut venir louer une maison à Abidjan, passer une annonce dans les médias pour dire qu’il cherche des volontaires pour expérimenter son vaccin en contrepartie d’espèces sonnantes et trébuchantes, il trouvera des gens pour l’aider. Mais que personne ne soit injecté à son insu parce que quelques politiques corrompus ont reçu de l’argent.
C’est devenu une affaire de « si les blancs trouvent leur vaccin là, ne venez pas utiliser hein » ou encore « est ce qu’en Afrique vous encouragez les chercheurs ? ». Ahi, mais est-ce que c’est le sujet qu’on traite ? Ne nous épuisons pas dans les vaines polémiques pour exposer notre intellectualisme : par la formulation de sa question, M. Mira a jeté un doute légitime sur une démarche scientifique ordinaire. Le responsable, c’est lui ! La pute, c’est lui !
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