La dot et ces lois en déphasage avec les fondements de nos sociétés

Félicitations à la jeune Ange Honkei, dont le couple valorise le mariage traditionnel.
Félicitations à la jeune Ange Honkei, dont le couple valorise le mariage traditionnel.

La loi n° 64-381 du 7 octobre 1964, en son article 20, abolit la pratique de la dot, en Côte d’Ivoire. Les articles 21, 22 et 23 prévoient des sanctions pour ceux qui agissent contre cette disposition réglementaire.
Cependant, depuis 1964, année d’abolition de la dot, jusqu’en février 2019, la dot est toujours célébrée avec un faste outrancier, jouissif et public, au vu et au su des hommes de loi. Les juges ivoiriens mêmes reçoivent la dot, pour leurs filles.

Chers lecteurs, le participe passé pris comme adjectif, aboli, choisi pour qualifier l’institution de la dot relève de la représentation que les concepteurs de la loi se faisaient de la dot. D’ailleurs nous avons lu de définitions de la dot qui ne correspondent guère à nos réalités ivoiriennes, qu’elles fussent Baoulé, Bhété, Dida, Atchan, Akyé, Nzima…

Prendre la cérémonie traditionnelle et coutumière de dot pour le mariage légal

La dot en pays Baoulé est un processus débutant par un ensemble d’actes sociaux qu’un homme est amené à poser à l’endroit de la famille de sa fiancée. Ces actes sont menés sous forme d’assistances fréquentes et régulières aux parents de la belle-fille. Le gendre intervient pour aider durant les nombreux compartiments des travaux champêtres. Il doit savoir poser des trappes aux gibiers, à pratiquer la pêche. Il peut ainsi offrir du gibier ou du poisson aux parents de sa future femme. L’homme qui est appelé à se marier, s’impose par conséquent d’être courageux, d’être entreprenant pour finir généreux en appui à sa belle-famille. C’est de cette façon que les propres parents d’un jeune et les parents de sa future femme s’assurent de ses capacités à gérer un ménage.

Si ceux qui avaient élaboré la loi de 1964 comprenaient la portée communautaire et structurante des actes décrits plus haut, ils n’auraient jamais pensé à l’abolition de l’institution de la dot, sachant que toute relation d’union mérite d’être cultivée.

Aussi, nos députés devraient travailler à abroger les dispositions actuelles sur la dot puis les remplacer par des articles qui reconnaîtraient la dot. Ils auraient pu réfléchir pour que le mariage légal ne soit que la certification administrative de la dot que tout le monde reconnaît et en lequel il croit.

L’homme de Wagnophè




2 Commentaires

  1. Heureux de lire ce billet sur la dot qui est aussi un fondement biblique. Les valeurs de L’AIRD sont à saluer. Je n’en ai pas trouvé de semblable dans le milieu politique ivoirien. Paix

  2. Charles NOKAN a écrit un ouvrage dont le titre est « LES PETITES RIVIERES ».
    En effet, dans le microcosme des cours d’eau, ce sont les ruisseaux et les rivières qui alimentent en eaux les fleuves qui à leur tour nourrissent les océans de leur débit régulier. Chacune de nos petites réflexions pourraient faire naître de grandes décisions inattendues. Merci à vous !

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