(…)Pourtant, le 3 juillet 2015, pour contrer la menace du groupe islamiste Ansar Dine du touareg malien Iyad Ag Ghali, la Côte d’Ivoire a renforcé son arsenal juridique.
Depuis le dimanche 13 mars 2016, des présumés djihadistes ont attaqué, en pleine journée (et c’est l’exception bien ivoirienne), des civils à la plage de Grand-Bassam. Le bilan officiel est connu: 21 morts dont 15 civils, 03 présumés assaillants et 03 éléments des forces spéciales. Mais l’enquête, si elle ne piétine pas, est à la case départ.
Pourtant, le 3 juillet 2015, pour contrer la menace du groupe islamiste Ansar Dine du touareg malien Iyad Ag Ghali, la Côte d’Ivoire a renforcé son arsenal juridique: la loi anti-terroriste. Celle-ci prévoit des peines de dix à vingt ans de prison et autorise des perquisitions de jour comme de nuit, des interceptions de correspondances, des gardes à vue prolongée…
Nul ne sait ni l’identité, ni la nationalité des prétendus djihadistes abattus, l’État n’a pas décrété l’état d’urgence, le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau n’a produit aucun communiqué et nos fins limiers de la Police nationale n’ont fait, pour l’instant, aucun usage de la loi anti-terroriste de sorte que l’on assiste à aucune arrestation. Mais pour bluffer l’opinion, un Conseil des ministres a eu lieu aujourd’hui mercredi 16 mars à Grand-Bassam. Car, «la Côte d’Ivoire ne se laissera pas intimider par des terroristes», a affirmé Ouattara, le 14 mars 2016..
De plus, ces groupes terroristes sont en territoire conquis. Ansar Dine a officiellement ouvert, en Côte d’Ivoire, des représentations.
Or, la menace n’est plus sérieuse, elle est bien présente parmi nous. Ismaël Khalil, un prédicateur radical malien membre d’Ansar Dine, avait prévenu: «Nous allons multiplier les attaques en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam».
De plus, ces groupes terroristes sont en territoire conquis. Ansar Dine a officiellement ouvert, en Côte d’Ivoire, des représentations. Et plus grave, la majorité des combattants de l’ex-rébellion armée ivoirienne de Soro Kigbafori Guillaume (dont nombre ont été laissés-pour-compte) sont de confession musulmane; ils constituent, selon le député Rdr de Bangolo (région du Guemon), le colonel à la retraite Gaoudi Pierre Oulata, président de la Commission sécurité et défense de l’Assemblée nationale ivoirienne, «une proie facile pour les recruteurs djihadistes».
Ferro Bally, Journaliste indépendant
Ancien Rédacteur en Chef de Fraternité-Matin
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