Pour la fête des mères, cette photo de maman est mon choix, parmi quelques-unes.
Elle est naturelle, sans montage ni effet de tromperie sur mes origines et donne toute la force à mon combat vers le progrès partagé, si proche que je me sens, de ceux pour lesquels je me bats. Ce cliché pris par un de ses petits-enfants, surprend une femme, à quelques années de son centenaire, qui tente d’échapper à la chaleur torride, en s’installant dans son petit jardin, à l’ombre d’un arbre. L’objectif s’ouvre au moment où elle ajuste sa « gorgée » de tabac. Photo d’enfant, il y a 23 ans.
Elle est vraie et dépeint la vie d’une femme qui aura soutenu par la seule prière ses enfants après le rappel à Dieu de leur père, son époux.
Elle s’oppose au reniement et confesse les grâces du Seigneur, aucun de nous ne choisissant ni sa mère, ni son père, ni sa patrie, ni sa couleur de peau.
Elle traduit combien le bonheur est dans la simplicité !
Marie Kouity Gnegninon Bossié, épouse Oula Kahe, n’est pas seulement celle à qui je dois la vie mais également celle à qui je dois ma vie. Après la vie qui est ma naissance, nos relations ont façonné ma vie qui est mon parcours, constitué de traces.
De sa poitrine vidée et aplatie par mes gourmandes tétées, je tire toute ma résilience.
Postérieurement au rappel à Dieu de mon père dans ma 8ème année, soit quelques semaines seulement après notre séparation pour les besoins de la scolarisation qui me conduisirent à Boundiali sous la tutelle de mon frère aîné, c’est le souvenir de mon défunt père et l’amour lointain de ma mère qui ont façonné le reste de ma vie.
« Les grands moments de bonheur avec la femme d’un autre… »
Dans la marche – à la fois lointaine et si proche – avec ma mère, des péripéties aussi magiques que surréalistes ont forgé la solidité de ma Foi et l’ignorance des mots haine ou vengeance. Telle une éponge qui aspire l’eau, j’ai reçu, absorbé et ingurgité la culture Sénoufo. Mais une fois remis dans mon milieu de naissance, la culture WE est vite réapparue à la surface, pour cohabiter avec celle du Nord.
Fruit de ce brassage – symbole de la Côte d’Ivoire de demain – les retrouvailles avec ma mère furent de douces années de complicités et de fascination que le Seigneur n’a pas voulu interrompre : la naissance de l’autre Kweety, photocopie de sa grand-mère dont je ne suis qu’une pâle copie.
Sans doute, pour consoler du vide de celle que ses enfants ont conduit en 1996 à sa dernière demeure à Guitrozon. Avec la paradoxale joie d’une séparation qui semble n’avoir jamais eu lieu, tellement la fusion demeure encore.
Comme le dirait l’autre, les premiers et inoubliables grands moments de bonheur avec une femme, sont ceux que l’on vit dans les bras de la femme d’un autre : la mère, épouse du père.
Même si je demeure convaincu que chaque minute de ma vie célèbre ma mère, je dis Bonne Fête à mes trois mamans en une seule.
Bonne Fête aux braves Amazones de l’AIRD qui se battent pour une Côte d’Ivoire qui sera maternelle envers toutes ses filles et tous ses fils, dans la justice et l’équité.
Bonne Fête à toutes les femmes démocrates qui, conscientes d’être les dépositaires de l’avenir de la famille et donc de la nation, se battent contre la haine et les causes des fractures.
Bonne Fête à toute celle qui porte en elle un brin de maternité, qu’elle ait été réalisée, qu’elle soit potentielle ou même simplement brisée. Chacune est une mère, ma mère, notre mère.
Filialement, Eric Kahe
Émouvante petite histoire.
Elle peut être fière la maman car elle a donner un lion pour la surveillance de la tanière du peuple de cote d’Ivoire.