CE QUE BARACK OBAMA DIT DE NICOLAS SARKOZY.

Dans son livre «une terre promise» (Editions Fayard, 768 pages), l’ancien président américain Barack Obama parle de certains leaders occidentaux avec lesquels il a eu à travailler sur les problématiques du monde. La complémentarité franco-allemande, dans les relations entre les États-Unis 🇺🇸 et l’Europe, est importante aux yeux de Barack Obama qui en profite pour donner un aperçu croisé des caractères de l’ex-président français Sarkozy et de la chancelière allemande, Angela Merkel. Un extrait de cet aperçu.

Sarkozy, en revanche, était tout en emportements émotifs et en propos hyperboliques. Avec sa peau mate, ses traits expressifs, vaguement méditerranéens (son père était hongrois, son grand-père maternel juif grec), et de petite taille (il mesurait à peu près 1,66 mètre, mais portait des talonnettes pour se grandir), on aurait dit un personnage sorti d’un tableau de Toulouse-Lautrec. Bien qu’issu d’une famille aisée, il reconnaissait volontiers que ses ambitions étaient en partie alimentées par le sentiment d’avoir été toute sa vie un étranger. Comme Merkel, Sarkozy s’était fait un nom comme leader de centre droit, se faisant élire président sur un programme économique défendant le non-interventionnisme,l’assouplissement du droit du travail, la baisse des impôts et la promesse d’un État-providence moins omniprésent. Mais, contrairement à Merkel,
dès lors qu’il s’agissait de stratégie politique, il n’hésitait pas à faire de grands écarts, souvent poussé par les gros titres ou l’opportunisme politique. Lorsque nous sommes arrivés à Londres pour le G20, il dénonçait déjà haut et fort les excès du capitalisme mondial. Ce qui faisait défaut à Sarkozy en matière de cohérence idéologique, il le compensait par l’audace, le charme et une énergie frénétique. Les discussions avec Sarkozy étaient ainsi tour à tour amusantes et exaspérantes, ses mains en mouvement perpétuel, sa poitrine bombée comme celle d’un coq nain, son interprète personnel (contrairement à Merkel, il parlait un anglais limité) toujours à ses côtés,reflet exalté de chacun de ses gestes, de chacune de ses intonations, tandis que la conversation passait de la flatterie à la fanfaronnade, sans manquer d’une authentique perspicacité ni jamais s’éloigner de son intérêt premier, à peine déguisé, qui était de se trouver au cœur de l’action et de s’attribuer le mérite de tout ce qui valait qu’on s’en attribue le mérite.

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