Côte d’Ivoire : Bilan de la mutinerie des soudards Plus de 126 milliards déjà sortis et au moins douze morts | Ferro Bally

(Image Bbc Afrique)

 

En Côte d’Ivoire, le mouvement de colère des 8400 ex-rebelles qui ont intégré les forces régulières a coûté beaucoup d’argent au Trésor public et fait de nombreuses victimes.

En janvier 2017, la mutinerie qu’ils ont déclenchée dans la nuit du 5 au 6 pour exiger et obtenir douze millions de nos francs chacun a entraîné la réaction des autres entités de l’armée, notamment des ex-Forces de Défense et de Sécurité (FDS, ex-forces régulières sous Gbagbo) pour dénoncer l’attitude discriminatoire du gouvernement et demander un traitement équitable de tous les militaires.
Réponse de l’État: quatre (4) morts selon le gouvernement, dont deux militaires de l’EFA de Zambakro (district de Yamoussoukro) tués dans un accrochage avec la garde Républicaine et deux gendarmes.
En mai, la deuxième mutinerie pour contraindre l’État à honorer ses engagements a occasionné des pertes en vie humaine. Contrairement au bilan officiel fourni le 16 mai 2017 par Alain Richard Donwahi, ministre délégué auprès du chef de l’État en charge de la Défense, qui fait état d’au moins deux morts, la mutinerie des soudards a fait au moins quatre morts: Un démobilisé blessé par balles à Bouaké (centre) a succombé à ses blessures. Un autre blessé à Korhogo au nord du pays dans les mêmes circonstances est également décédé. Un chauffeur de car attaqué à Daloa est mort et un médecin a été abattu dans la commune abidjanaise de Yopougon
A l’instar des autres entités de l’armée régulière qui avaient tenté de se faire entendre, les autres ex-rebelles qui sont déclarés démobilisés car n’ayant intégré aucune structure de l’Etat, ont aussi manifesté pour exiger le même traitement réservé à leurs anciens collègues de la rébellion armée: ils ont réclamé dix-huit millions de nos francs.

Cadavres jonchant le sol après l’affrontement entre les démobilisés et les forces de police et de gendarmerie

Mais contrairement aux soudards lourdement armés et choyés, les démobilisés sont désarmés. L’État n’a donc pas fait dans la dentelle pour mater, le 23 mai 2017, leur mouvement avec des tirs à balles réelles et des grenades offensives: au moins quatre d’entre eux ont été tués, a indiqué mercredi 24 mai 2017 le gouvernement ivoirien (photo).
Au final, les soldats mutins qui n’ont perdu aucun des leurs, ont déjà empoché chacun quinze millions de nos francs depuis novembre 2014, soit cent vingt-six milliards (126.000.000.000 FCFA) et ils attendent le virement dans leur compte de deux millions de nos francs en juin 2017, soit seize milliards nuit cents millions de nos francs (16.800.000.000 FCFA). Ce sera un total de cent quarante deux milliards huit cents millions de nos francs (142.800.000.000 FCFA) pour les dédommager.
Les éléments des ex-FDS n’ont pas eu cette chance et n’ont pas bénéficié de cette magnanimité. Ils ont perdu des agents mais n’ont pas obtenu gain de cause, tout comme les démobilisés avec lesquels le Gouvernement discute mais ne négocie pas, selon Koné Nabagné Bruno, ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Poste et porte-parole du Gouvernement.
Toutefois si au moins cinq des leurs sont tombés, les 6900 démobilisés pourront, pour essuyer leurs larmes, se contenter de dix milliards de nos francs que leur promet l’État, soit un million quatre cent quarante neuf mille deux cent soixante-quinze francs (1.449.275 FCFA) pour chacun. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.

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