Cette exigence du gouvernement français rappelle le cas de Michel Gbagbo et la mémoire de Philippe Rémond…
« Nous sommes c’est vrai sans nouvelles de plusieurs de nos ressortissants, souvent binationaux franco-gabonais – une quinzaine sans doute de personnes. Nous demandons aux autorités gabonaises que tout soit fait pour les retrouver, c’est une exigence de notre part et nous espérons avoir le plus vite possible des informations les concernant » a déclaré ce matin du mardi 6 septembre, sur les ondes de RTL, le premier ministre français Manuel Valls.
Déjà, hier la veille, le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault faisait part de sa préoccupation devant le sort de « plusieurs » ressortissants français, dont Paris est sans nouvelle après les violences qui ont suivi l’élection présidentielle au Gabon, ayant conduit à l’incendie de l’Assemblée Nationale par des manifestants proches de l’Opposition.
Réponse du berger à la bergère, dans la nuit de lundi à mardi, les autorités gabonaises ont reconnu l’arrestation de « citoyens gabonais binationaux » (franco-gabonais). Dans un communiqué officiel, du ministère gabonais des Affaires étrangères, le Gabon indique que « La France déclare dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères du 5 septembre 2016 être sans nouvelle de plusieurs de ses compatriotes », et précise qu’ « à la connaissance des autorités gabonaises, après les manifestations post-électorales, des citoyens gabonais, binationaux, ont été interpellés par les forces de l’ordre ».
« Les services du ministère de la Justice se tiennent à la disposition des familles pour répondre à leurs questions », poursuit le texte avant d’ajouter : « les autorités gabonaises rappellent que – selon la législation gabonaise – les citoyens binationaux établis au Gabon, ne peuvent se prévaloir d’une autre nationalité au Gabon et par conséquent, sont assujettis aux lois et règlements gabonais ».
Sur un ton coopératif et apaisant le texte conclut : « Le ministère des Affaires étrangères, ayant entendu les préoccupations des autorités françaises, se tient à la disposition de celles-ci pour faire toute la lumière sur cette situation ».
Cette réaction du gouvernement français rappelle la mémoire de Philippe Rémond, éminent professeur et coopérant français tué par les rebelles à Yamoussoukro, à cause de sa proximité avec les idées de Laurent Gbagbo, et enterré sans dignité. Aucune explication n’a été demandée aux autorités ivoiriennes. Les voix qui se sont élevées n’ont pas été entendus. Elle rappelle aussi le cas de Michel Gbagbo, binational franco-ivoirien, professeur à l’Université d’Abidjan, arrêté à la suite de la crise dite postélectorale en Côte d’Ivoire au seul motif d’être le « fils de son père ». Libéré après plusieurs années de détention, il est toujours empêché de sortir du territoire ivoirien, y compris pour répondre à une convocation de la Justice française auprès de laquelle ses avocats ont déposé une plainte pour traitements inhumains et séquestration.
Malgré les démarches de sa mère Jacqueline, française bon teint, son dossier est inconnu de la France officielle. Au pays de l’égalité, certains sont plus égaux que d’autres.
La Rédaction du site
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