L’histoire, le programme, la symbolique du Palmier, le filet de sécurité sociale pour l’Alliance Ivoirienne Républicaine et Démocratique (AIRD)
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Les diapos qui se succèdent, au bas du dernier chapitre, présentent quelques extraits de notre projet de société.
Devant le succès d’un tel rassemblement, lors de nos activités qui ont suivi, nous avons été victimes de « loubards » commandités par nos adversaires politiques proches de la rébellion que nous refusions de cautionner. Les « loubards » désignent en Côte d’Ivoire, de gros bras, dont on loue les services pour perturber et disperser par la violence, y compris les coups et blessures, des activités politiques.
Sans nous laisser intimider, et dans une Côte d’Ivoire coupée en deux du fait de la rébellion, nous avons parcouru les zones accessibles du pays pour faire valoir nos vues et notre argumentation de façon pacifique et sans jamais répondre aux provocations. En octobre 2006, après une assemblée générale constitutive, naissait l’Aird (Alliance Ivoirienne Républicaine et Démocratique)
Notre projet « construire ensemble » issu du manifeste du parti, est bâti sur la saine redistribution des richesses nationales, la justice sociale, la solidarité, le progrès et le développement solidaire, l’égalité des chances, l’amélioration des conditions de vie et de travail en milieu rural par la mise en œuvre des CMAP (Coopératives de Mécanisation de l’Agriculture Paysanne), l’éducation et la préparation de l’avenir, la souveraineté par une coopération décomplexée et une diplomatie régionale et internationale économique, le filet de sécurité sociale comme moyen de sortir du tribalisme, la place de la tradition comme troisième pilier du pouvoir en complément du pouvoir exécutif et législatif, etc.
Choisir le palmier: sens d’un symbole
Le Palmier pousse partout en Côte d’Ivoire :
L’AIRD se veut un parti national, harmonieusement implanté dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire et au service de toutes les populations.
Le Palmier qui est droit en toutes circonstances symbolise la justice :
En vertu de la Parole de Dieu selon laquelle « les justes croissent comme le palmier », l’AIRD défend la justice pour tous, sans distinction aucune.
Le Palmier est résistant et solidement enraciné :
Tout en restant enraciné dans les valeurs africaines et ouvert sur le monde, l’AIRD prolongera dans le domaine économique et social l’exemplaire combat politique du peuple ivoirien.
Le Palmier offre son ombrage pour notre protection, sa sève nourricière aux orphelins nouveaux nés, son coeur pour la nourriture quotidienne :
L’AIRD s’emploiera, par le biais de son projet de société, à la création de richesses par tous et au profit de chacun dans la sécurité et la paix.
Tout ou presque sur le Palmier est utile : les fruits (sauce, huile, sel, amandes), le feuillage (abris, balais), etc.
L’AIRD se vouera corps et âme au service du bien-être des Ivoiriens, sans exclusive, dans l’équité, pour la grandeur de la Côte d’Ivoire et le bonheur de ses enfants.
Même abattu par l’homme, le Palmier donne du champignon, de l’engrais, des chrysalides, etc. pour les besoins de l’homme :
Creuset de la démocratie et des valeurs citoyennes, l’AIRD servira toujours la Côte d’Ivoire dans l’intérêt général, y compris dans les conditions les plus exigeantes, avec probité, abnégation et dignité.
Le rameau du Palmier est signe de Paix :
L’AIRD ne ménagera aucun effort pour la paix aussi bien à l’intérieur des frontières nationales qu’à l’extérieur et dans les relations des Ivoiriens avec le reste du monde.
Au sommet de l’unique tronc droit et lisse du palmier, un branchage verdoyant et touffu, symbole de la Côte d’Ivoire unie, prospère, fraternelle et portée par la collective ambition d’être une Nation.
La vraie compassion ce n’est pas jeter une pièce à un mendiant ; c’est comprendre la nécessité de restructurer l’édifice même qui produit des mendiants.
Construire la protection sociale pour répondre aux défis démographiques et politiques et pour fonder la nation.
«La protection sociale est un élément essentiel des stratégies nationales visant à promouvoir le développement humain, la stabilité politique et la croissance inclusive» peut-on lire en introduction du rapport 2014 du BIT (Bureau International du Travail).
Cette remarque est particulièrement pertinente dans le cas de la Cote d’Ivoire. Et ce à plus d’un titre.
La protection sociale, outil de stabilité politique et sociale
Un des éléments d’analyse des troubles civils qui ont frappé la Cote d’Ivoire ces dernières années est l’extraordinaire hétérogénéité des situations en fonction des origines géographiques et sociales des familles. L’existence d’inégalités importantes, et la perception de plus en plus accrue de ces inégalités, n’a pas manqué d’alimenter les tensions et les discours.
Certains acteurs politiques, soucieux de s’assurer le soutien de certaines ethnies, n’ont d’ailleurs pas hésité à développer de façon plus ou moins officieuse un véritable discours de la persécution.
Si l’on ne peut que regretter cet état de fait, on ne peut se satisfaire d’une simple constatation. Dans cet esprit, comment faire, pour apporter à l’ensemble de la population les conditions minimales de sécurité et le potentiel de développement humain ?
À l’examen de l’histoire des sociétés, notamment celles ayant atteint un bon niveau de développement, on se rend compte de l’effet régulateur des systèmes de protection sociale qui assurent à la fois une réponse à des risques particuliers (santé, maternité, vieillesse…) et organise des redistributions de richesses plus ou moins affirmées.
Les statistiques sur les taux de pauvreté sont assez instructives. Ainsi, dans de nombreux pays, on considère usuellement que l’action des transferts fiscaux et sociaux dans leur ensemble réduit le taux de pauvreté d’une dizaine de points[1]. La prise en compte des transferts sociaux et des impôts directs permet de réduire l’écart entre les plus riches et les plus pauvres.
Une société qui ne fait que créer des exclusions suscite des envies irrépressibles, se traduisant, presque légitimement, dans des accès de violence. D’une certaine façon, nous en avons eu la preuve
La protection sociale, indispensable outil d’avenir
Peu de gens en ont conscience, notamment en Afrique, mais les pays du continent vont devoir faire face à un enjeu considérable et si des mesures ne sont pas prises rapidement, les conséquences pourraient être insurmontables.
La récente mobilisation de la communauté internationale face à la fièvre Ebola a été rendue indispensable par la conjonction de deux éléments :
- sans véritable politique de santé publique, peu de pays africains ont une infrastructure santé suffisamment solide pour faire face à des pandémies importantes;
- les pays occidentaux ne peuvent voir le risque, pour leurs propres populations, de laisser les pays africains devenir de véritables incubateurs de virus.
Mais, au risque de passer pour particulièrement inhumain, ceci ne pourrait être qu’un épisode malheureux d’une lente faillite collective.
Comment les populations africaines organisent les mécanismes de solidarité ? A l’instar de ce qui se passait il y a plusieurs siècles, y compris dans les pays développés d’aujourd’hui, la solidarité face aux aléas de l’existence s’organise essentiellement autour de la famille, même si celle-ci peut s’élargir au niveau des villages et de l’ethnie.
La construction économique et politique incertaine de nos pays, sans oublier le véritable puzzle ethnique que représentent nos populations, n’ont pas encore permis l’émergence d’un véritable système de solidarité nationale. Pourtant, cela est indispensable.
En effet, de nombreuses études sur l’Afrique mettent en lumière combien le vieillissement démographique, et aussi les mouvements de populations à la recherche d’eldorados dans les autres continents vont avoir des effets désastreux, que l’on peut comparer à ceux de la désertification rurale connue à la révolution industrielle.
Même cause, même effets ? Les autres ont su, lentement, organiser un modèle de solidarité, professionnel puis national, venu se substituer au modèle familial. Les pays d’Afrique, dont la Côte d’Ivoire, doivent s’engager dans une telle construction. Mais il est à craindre qu’ils n’aient pas autant de temps que l’Ancien Monde.
À ce titre, on doit accueillir favorablement et encourager des initiatives de coopération via des institutions non étatiques de type Mutualité. En effet, on peut raisonnablement penser que l’état central n’aura jamais les moyens d’organiser à lui seul tous les étages d’une telle construction. Il faut donc combiner les systèmes sans laisser l’état abandonner les secteurs structurés dans lesquels sa mission régalienne doit être assumée. Il faut construire un cadre de développement, tant pour les risques santé, retraite et famille.
La santé apparaît comme prioritaire du fait de la prévalence de grandes pandémies comme le paludisme ou le Sida, ainsi que la prolifération de croyances développées par des « pouvoirs locaux » reposant sur des phénomènes de sorcellerie difficiles à appréhender pour des européens, mais bien présent dans le quotidien africain.
Pour cela, il faut à la fois renforcer la qualité des établissements de santé existant, développer un maillage territorial avec des centres de santé fixes ou itinérants, et organiser une coopération et une intervention des tradi-praticiens. À condition que ceux-ci soient recensés par les Conseils Généraux, encadrés et formés à l’hygiène du patient.
La vieillesse est un risque majeur pour des pays dont les forces vives partent à l’étranger.
Enfin, il faudra bien naturellement poursuivre et amplifier les actions autour de la maternité : éducation pour éviter la multiplication des maternités précoces et non désirées, diminution des risques de santé en périnatalité.
Une telle construction, qui représente, il faut en avoir conscience, une véritable révolution culturelle, doit être très sérieusement préparée et accompagnée. Préparée pour prendre la dimension exacte des enjeux et permettre d’agir dans la progressivité. Accompagnée, notamment par l’effort éducatif, car il est difficile de faire prendre conscience des enjeux de la prévoyance lorsque le premier des objectifs de l’africain est simplement de nourrir au jour le jour sa famille.
Un filet de sécurité sociale aiderait à combattre le tribalisme, car, tant que chacun se tourne vers son parent ou le fils de sa région et non l’État ou des structures non ethniques, pour se soigner et s’abriter des coups durs, le tribalisme aura la vie dure.
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[1] Au point de vue micro-régional, les études de l’Insee sur la situation dans le Nord-pas de Calais français montrent que, avant redistribution, 10% des habitants vivent dans un ménage dont le revenu unité de consommation (UC) est inférieur à 4.504€ tandis que 10% vivent dans un ménage dont le revenu par UC est supérieur à 27.680€. Après redistribution, ces seuils s’établissent respectivement à 8.187€ et 25.060€. La prise en compte des transferts sociaux et des impôts directs permet ainsi de réduire l’écart entre les plus riches et les plus pauvres
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